Une histoire de bouchées sucrées et salées, saveur changement climatique

Crédits: Caroline Agier Météo France
Le projet CLIPSSA (Climat du Pacifique, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation) en collaboration avec la section hôtellerie-restauration du Lycée d’application Auguste Escoffier et le Consortium pour la recherche et l’innovation (CRESICA) a coorganisé un cocktail innovant. Clim à table met l’accent sur l’alimentation notamment les tubercules emblématiques du Pacifique Sud tels que l’igname, le taro ou la patate douce, au carrefour des enjeux des changements climatiques et de la gastronomie. Le point d’orgue de cette collaboration a vu le jour lors de l’inauguration de la Fête de la Science le jeudi 2 octobre 2025, de 18h00 à 20h00, au restaurant du lycée à Nouméa. CLIPSSA a nourri le cheminement des élèves de la section hôtellerie restauration du lycée Escoffier, entre réunion, échange et rencontre.
Les rencontres qui enrichissent
Pour alimenter leurs connaissances et leurs travaux, les élèves d’Escoffier ont bénéficié, en amont, de l’intervention des chercheurs du projet CLIPSSA dans leurs jardin d’agroforesterie au sein même de l’établissement. Une rencontre enrichissante où ils ont pu échanger avec les scientifiques, poser des questions sur leurs missions, leurs rôles au sein de CLIPSSA. L’occasion de bénéficier de leurs expertises et d’en savoir un peu plus sur les effets des changements climatiques. Une manière non seulement de rendre concrète la réalité de la recherche scientifique mais aussi de montrer qu’il y a des notions qu’ils connaissent déjà et dont certains d’entre eux font l’expérience quotidiennement (adaptation, résilience, travaux agricoles, pêche).

Crédits: Caroline Agier, Météo France
Un brin d’intelligence et un zeste de créativité
Cette édition 2025 de la Fête de la Science fût placée sous la thématique de l’intelligence, dans ses horizons les plus variés. L’ambassadeur de cette édition, Colin de la Higuera, chercheur et professeur à l’université de Nantes, titulaire de la chaire de l’UNESCO sur l’intelligence artificielle et la pédagogie, a fait son discours sur le maniement de cette dernière au service de la recherche et de l’apprentissage.

Crédits: Julien Mazzoni, Les Nouvelles Calédoniennes
De l’art culinaire
Cette intelligence s’est exprimée par un travail créatif de la part des élèves de CAP Hôtellerie et de Terminale BTS du lycée Escoffier. En effet, aidés de leurs professeurs, ils ont créé et servi un cocktail proposant six bouchées salées ( trois froides et trois chaudes) et six bouchées sucrées. Les ingrédients ont été choisis minutieusement selon leurs qualités gustatives, selon ce que cela peut évoquer au niveau des changement climatiques ( exemple: Feux de brousse et chaleurs extrêmes = croquette d’igname fumée au saucisson de cerf)
A l’art oratoire
La créativité fut au rendez-vous, notamment avec du slam, puisque les élèves participant au projet Clim’ en vers ont pu clamer leurs pensées, toujours sur la même thématique. Cette discipline artistique se définit de deux manières : l’écriture du texte qui permet une liberté et une intimité avec les mots, et la déclamation par l’oralité. Axés autour de mini scénarios, ils se sont portés volontaires pour donner du rythme et une voix face à l’urgence du phénomène climatique. C’est un espace qui fut accordé aux élèves de seconde et de première de la section des sciences de l’hôtellerie et de la restauration. L’implication des jeunes dans la recherche-action passe par la reconnaissance de leur créativité et l’usage du canal d’expression adéquat. L’intervention de l’équipe de CLIPSSA a été de donner les clés, le vocabulaire spécifique et de veiller à la cohérence avec la thématique abordée.


Crédits: Caroline Agier, Météo France
Ainsi, l’art, s’il peut être une échappatoire, se révèle un excellent vecteur de vulgarisation scientifique. La cuisine, le restaurant, la salle de classe, deviennent par l’intermédiaire du projet « Clim’à table » de véritables laboratoires et des exemples pour d’autres terrains d’expérimentation et de médiation scientifique, qui restent à explorer. C’est une approche qui contribue à la conscientisation sur les problèmes réels de la société et donc au développement et à la recherche. Les retours et acquis peuvent servir de piste de réflexion en matière de sensibilisation face aux changement climatique auprès des jeunes générations.