Météo-France et l’IRD incluent dans leur contrat d’objectifs la volonté de fournir aux territoires français les connaissances scientifiques débouchant sur des services climatiques dont les pouvoirs publics peuvent s’emparer, c’est-à -dire aux échelles spatiales et pertinentes pour les îles. Une collaboration est mise en place à travers une équipe multi-laboratoires (UMR ENTROPIE, ESPACE-DEV, CNRM, CREDO) et multi-instituts (IRD, AFD, MF-DCSC, DIRNC et DIRPF), l’Ifremer, les universités (UPF, UNC), l’Institut allemand (Warmenunde Institut) et le programme régional Océanien pour l’Environnement (PROE/SPREP).
Le projet CLIPSSA regroupe des biophysiciens, océanographes, météorologues, géographes, anthropologues (plus de 25 scientifiques et collaborateurs impliqués) de la zone Indopacifique. Les différentes équipes de recherche du projet CLIPSSA travaillent de concert afin d’assurer une synergie efficience et efficace des travaux scientifiques.

Simulations climatiques

Le projet traduit la volonté de la Direction Interrégionale en Nouvelle-Calédonie et de la Direction Interrégionale de la Polynésie française de Météo-France d’approfondir leurs connaissances sur les évolutions climatiques passées et futures afin de développer, sous l’égide de la Direction la Climatologie et des Services Climatiques (DCSC-MF), des services climatiques adaptés aux besoins des populations, mais aussi de consolider les partenariats avec les organismes scientifiques français dans le Pacifique sud et de faire rayonner le savoir-faire du Centre National de Recherches Météorologiques – Modélisation du Système Climatique régional (CNRM) dans la zone Indo-Pacifique. Le projet de recherche bénéficie de l’expertise technique de l’équipe MOSCA du CNRM (C. Caillaud, A. Alias) pour mettre en place une configuration d’AROME en mode climat et des moyens de calculs de Météo-France pour réaliser les simulations du climat présent et futurs de cette zone.
La thèse FCPLR en Polynésie française alimente les collaborations qui existent entre Météo-France Nouvelle Calédonie, Polynésie française, l’IRD, et l’Université de Polynésie française (Marania Hopuare, Pascal Ortega). Une collaboration de longue date existe entre ces chercheurs qui ont travaillé notamment sur la variabilité des pluies sur les îles du Pacifique à travers des projets successifs (VARAPP, PLUVAR) et maintenant PACRES sur les énergies renouvelables, financés par le Fonds Pacifique.
Depuis plus de trois ans, la Direction Interrégionale de la Polynésie Française de Météo-France collabore avec le Dr Keitapu Maamaatuaiahutapu, océanographe au sein du laboratoire GEPASUD de l’UPF et co-auteur de la dernière version de l’atlas climatologique de la Polynésie française. Cette collaboration a permis d’encadrer un sujet de recherche sur l’impact du changement climatique sur les houles extrêmes, d’améliorer la connaissance de la dynamique atmosphérique et ses variabilités à différentes échelles de temps, connaissance qui aidera à la validation des modèles climatiques et de participer activement au projet Pacific Climate Change Monitor sous l’égide du PROE, visant à documenter les changements climatiques à long terme dans le bassin tropical du Pacifique.
Les simulations réalisées avec AROME dans le cadre de la FCPLR et les modèles d’impacts qui en découleront et financés par le projet, alimenteront les services climatiques proposés par Météo-France au niveau national (DRIAS, ClimatHD) ou localement dans les territoires concernés. Une coordination avec la DCSC à Météo-France et les autres directions d’Outre-mer sera recherchée au moment de la mise en place des simulations AROME (période, scénario, variables). La mise à disposition des données sera partagée dans un effort régional de développement de collaboration avec l’organisation régionale PROE/SPREP.
Au plan régional, l’Australie (CSIRO, Department of Foreign Affairs and Trade, BoM, USP, etc.) développe également un effort de recherche autour de la régionalisation du climat sur les PICTS (Pacific Island Countries and Territories) du Pacifique Sud. Des collaborations sont déjà établies pour un effort concerté. Cette dynamique partenariale innovante permet une mise en réseau d’acteurs de recherche aux niveaux international, régional et local à l’échelle du bassin Pacifique Sud.

© crédit photo Bruno Marty

Savoirs locaux et
modalités de transmission

Des partenariats sont prévus avec les équipes d’autres organismes de recherche membres du Consortium pour la Recherche l’Enseignement Supérieur et l’innovation en Nouvelle-Calédonie (CRESICA) comme l’Institut Agronomique calédonien (IAC) ou encore le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). D’autres partenariats sont envisagés à l’échelle locale et régionale avec des administrations (comme le Ministère de l’éducation et de la formation au Vanuatu) et des organismes travaillant sur les thématiques de recherches et sur la collecte des savoirs tels que l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) en Nouvelle-Calédonie, le CRIOBE et le Rāhui Center en Polynésie française ainsi que le Centre Culturel du Vanuatu, le Vanuatu Kaljoral Senta (VKS). Ces échanges permettront d’alimenter la réflexion tant en termes méthodologiques sur la collecte de savoirs à proprement parler que sur le partage de données collectées.

Politiques publiques

Ce projet est en phase avec les politiques publiques territoriales dont l’objectif ultime est de fédérer les efforts des différentes parties prenantes pour une approche de gestion (adaptative et d’atténuation) intégrée aux échelles insulaires appropriées et permettre d’accroître les capacités de connaissance du devenir du climat et de ses impacts sur des secteurs clés. Il a pour ambition de contribuer à l’amélioration et à la déclinaison de plusieurs politiques sectorielles (climat, intégration territoriale et coopération régionale) de par son caractère interdisciplinaire, intersectoriel et inclusif. Il a pour vocation de fournir des connaissances intégrées alimentant les projets et initiatives en cours et permettant de prendre conscience des relations qui les unissent en termes d’activités, territoires et acteurs.
Enfin, ce projet régional avec les territoires français du Pacifique et le Vanuatu, voisin immédiat de la Nouvelle-Calédonie et partenaire historique de l’AFD, permet de renforcer les liens de coopération régionale qui existent déjà dans d’autres domaines tels que l’éducation, la santé, la culture ou encore la surveillance maritime avec le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le Gouvernement français.

Contribution aux Objectifs du Développement Durable (ODD/ONU)