CLIM’ A TABLE : Sensibiliser par le goût

Une histoire de bouchées sucrées et salées, saveur changement climatique

Crédits: Caroline Agier Météo France

 

Le projet CLIPSSA (Climat du Pacifique, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation) en collaboration avec la section hôtellerie-restauration du Lycée d’application Auguste Escoffier et le Consortium pour la recherche et l’innovation (CRESICA) a coorganisé un cocktail innovant. Clim à table  met l’accent sur l’alimentation notamment les tubercules emblématiques du Pacifique Sud tels que l’igname, le taro ou la patate douce, au carrefour des enjeux des changements climatiques et de la gastronomie. Le point d’orgue de cette collaboration a vu le jour lors de l’inauguration de la Fête de la Science le jeudi 2 octobre 2025, de 18h00 à 20h00, au restaurant du lycée à Nouméa. CLIPSSA a nourri le cheminement des élèves de la section hôtellerie restauration du lycée Escoffier, entre réunion, échange et rencontre.

Les rencontres qui enrichissent

Pour alimenter leurs connaissances et leurs travaux, les élèves d’Escoffier ont bénéficié, en amont, de l’intervention des chercheurs du projet CLIPSSA dans leurs jardin d’agroforesterie au sein même de l’établissement. Une rencontre enrichissante où ils ont pu échanger avec les scientifiques, poser des questions sur leurs missions, leurs rôles au sein de CLIPSSA. L’occasion de bénéficier de leurs expertises et d’en savoir un peu plus sur les effets des changements climatiques. Une manière non seulement de rendre concrète la réalité de la recherche scientifique mais aussi de montrer qu’il y a des notions qu’ils connaissent déjà et dont certains d’entre eux font l’expérience quotidiennement (adaptation, résilience, travaux agricoles, pêche).

Crédits: Caroline Agier, Météo France 

Un brin d’intelligence et un zeste de créativité

Cette édition 2025 de la Fête de la Science fût placée sous la thématique de l’intelligence, dans ses horizons les plus variés. L’ambassadeur de cette édition, Colin de la Higuera, chercheur et professeur à l’université de Nantes, titulaire de la chaire de l’UNESCO sur l’intelligence artificielle et la pédagogie, a fait son discours sur le maniement de cette dernière au service de la recherche et de l’apprentissage.

Crédits: Julien Mazzoni, Les Nouvelles Calédoniennes

De l’art culinaire

Cette intelligence s’est exprimée par un travail créatif de la part des élèves de CAP Hôtellerie et de Terminale BTS du lycée Escoffier. En effet, aidés de leurs professeurs, ils ont créé et servi un cocktail proposant six bouchées salées ( trois froides et trois chaudes) et six bouchées sucrées. Les ingrédients ont été choisis minutieusement selon leurs qualités gustatives, selon ce que cela peut évoquer au niveau des changement climatiques ( exemple: Feux de brousse et chaleurs extrêmes = croquette d’igname fumée au saucisson de cerf)

A l’art oratoire   

La créativité fut au rendez-vous, notamment avec du slam, puisque les élèves participant au projet Clim’ en vers ont pu clamer leurs pensées, toujours sur la même thématique. Cette discipline artistique se définit de deux manières : l’écriture du texte qui permet une liberté et une intimité avec les mots, et la déclamation par l’oralité. Axés autour de mini scénarios, ils se sont portés volontaires pour donner du rythme et une voix face à l’urgence du phénomène climatique. C’est un espace qui fut accordé aux élèves de seconde et de première de la section des sciences de l’hôtellerie et de la restauration.  L’implication des jeunes dans la recherche-action passe par la reconnaissance de leur créativité et l’usage du canal d’expression adéquat. L’intervention de l’équipe de CLIPSSA a été de donner les clés, le vocabulaire spécifique et de veiller à la cohérence avec la thématique abordée.

Crédits: Caroline Agier, Météo France

Ainsi, l’art, s’il peut être une échappatoire, se révèle un excellent vecteur de vulgarisation scientifique. La cuisine, le restaurant, la salle de classe, deviennent par l’intermédiaire du projet « Clim’à table » de véritables laboratoires et des exemples pour d’autres terrains d’expérimentation et de médiation scientifique, qui restent à explorer. C’est une approche qui contribue à la conscientisation sur les problèmes réels de la société et donc au développement et à la recherche. Les retours et acquis peuvent servir de piste de réflexion en matière de sensibilisation face aux changement climatique auprès des  jeunes générations.

 

Offre de stage 5 à 6 mois – Assistant(e) de projet « Communication & médiation scientifique »

CLIPSSA propose un stage de communication & médiation scientifique de 5 à 6 mois au centre IRD de Nouméa en Nouvelle-Calédonie.

La date limite de candidature est fixée au 15 novembre et les entretiens auront lieu entre le 25 et 27 novembre. La date de démarrage du stage est prévue à compter de mars 2026.

Pour plus d’infos !

Offre de stage IRD CLIPSSA 2026

 

Comprendre les travaux scientifiques en 3min !

 

Comprendre et explorer les enjeux scientifiques de manière claire, synthétique, lisible et ce d’une autre manière, permet de rendre accessible la recherche scientifique à tous types de publics.

 

Les fiches de vulgarisation suivantes ont été créées pour répondre à ce besoin avec le soutien et l’apport en données scientifiques des chercheurs de CLIPSSA :

 

 

D’autres fiches seront bientôt disponibles.

 

Ainsi, alimentées par les recherches et les travaux des scientifiques du projet CLIPSSA, ces fiches traversent différentes problématiques liées aux effets des changements climatiques tels que la gestion de l’eau, l’adaptation des méthodes agricoles ou encore la modélisation climatique.

 

Elles permettent donc d’expliquer des travaux scientifiques complexes de manière simplifiée, tout en contribuant à éclairer les décisions et à encourager l’action et ce en stimulant la réflexion autour des défis du futur.

 

Ces fiches ont été réalisées en collaboration avec l’agence de communication Bien fait pour ta Com, le service graphisme de l’IRD à Marseille et l’équipe de communication CLIPSSA, afin d’allier rigueur scientifique, clarté du propos et qualité visuelle.

 

 

CLIPSSA au Forum Calédonien du Changement Climatique !

Crédits : Gouvernement Nouvelle-Calédonie

 

CLIPSSA à la deuxième édition du Forum Calédonien du Changement Climatique

 

A l’occasion de la deuxième édition du Forum Calédonien du Changement Climatique ce mardi 22 juillet à l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC), l’IRD, Météo-France et l’Agence française de développement (AFD) étaient présents pour accueillir les différents acteurs institutionnels, économiques et académiques.

 

CLIPSSA était présent au village des stands (Météo-France et AFD) ce qui a permis au public de découvrir les avancées et résultats. Des fiches de vulgarisation étaient affichées au niveau des expositions.

 

Crédits : Eléa Yung-Hing IRD

 

Lors de la séance plénière en matinée, les coordonnateurs scientifiques (Christophe Menkès pour l’IRD et Alexandre Peltier pour Météo-France) ont partagé l’état des lieux des travaux des sciences du climat.

 

Crédits : Eléa Yung-Hing IRD

 

Puis en après-midi, l’équipe CLIPSSA a organisé et participé à un mini-séminaire intitulé “Agriculture, alimentation et usages de l’eau : vers une transition durable pour une réponse aux défis climatiques”,Fleur VALLET (géographe et ingénieure projet) et Maya LECLERCQ (socio-anthropologue, postdoctorante) ont animé et modéré les échanges avec les intervenants suivants : Thomas ABINUN (Direction interrégionale Météo-France en Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna), Sebastien BLANC (Technopole), Franck SOURY-LAVERGNE (CAP-NC), Stephane BALAYRE (DAVAR), Julie DEFFIEUX (REPAIR), Yannick FULCHIRON (Agence Rurale), Samson JEAN-MARIE (IRD), Gildas GUIDIGAN (IRD) .

 

La présentation se divisait en 4 grandes thématiques :

 

  • La première portait sur les effets et impacts du changement climatique sur l’agriculture et la ressource en eau. Météo-France, la Technopole et la CAP y ont présenté les principales évolutions des régimes pluviométriques en Nouvelle-Calédonie, ainsi que leurs conséquences concrètes sur les rendements agricoles.
  • La seconde abordait le sujet des enjeux croisés, comment concilier les besoins de l’agriculture, de l’alimentation et des autres usages de l’eau, dans le contexte de la concurrence et de la gestion collective de l’eau, la DAVAR a traité de l’importance globale de la ressource en eau, avec de fortes variabilités spacio-temporelles, des services AEP, des bilans en besoins/ ressource et de la gouvernance locale de l’eau.
  • Ensuite, un point a été fait sur les adaptations, analysant les solutions et pratiques déjà existantes ou à mettre en place. La CAP NC et REPAIR ont échangé sur l‘aménagement du territoire et les politiques agricoles, de l’accompagnement des agriculteurs et du soutien au changement de pratiques, en prenant pour exemple CLIMATERRA et REALISM.

 

  Zoom sur l’équipe CLIPSSA : 

 

  • L’équipe CLIPSSA s’est quant à elle intéressée au sujet en privilégiant une approche d’ordre anthropologique.

Lors de son intervention, Samson Jean-Marie a exposé les stratégies d’adaptation mises en place par les communautés locales lors des sécheresses prolongées, en s’appuyant sur le cas d’un agriculteur ayant abandonné ses plantations, que ses descendants ont su réhabiliter grâce à des solutions innovantes. Expliquant ces différentes solutions, notamment celle du désherbage, différé et localisé, ou encore celle du paillage sur les lignes de cultures ou le paillage localisé, puis le couplage des systèmes d’irrigation, ainsi que la relocalisation des parcelles et leurs mises en place, avec des stratégies pour limiter les impacts des cyclones et de l’érosion.

Gildas Guidigan a ensuite poursuivi en expliquant que les plantes réagissent à certains  changements climatiques tels que les températures élevées, les sécheresses et précipitations irrégulières, les événements extrêmes plus fréquents et les risques accrus pour la productivité agricole par des mécanismes physiologiques, agronomiques, et parfois adaptatifs. En effet le   stress climatique de ces dernières pousse à une baisse de la photosynthèse sous forte chaleur, une fermeture des stomates et  perte de croissance, une réduction de la fertilité (stérilité florale, pollen non viable), et une accélération du cycle (moins de temps pour produire du grain). Par exemple : les tubercules et les céréales dans le Pacifique Sud, plus particulièrement en Nouvelle-Calédonie, ayant des besoins en eau et une vulnérabilité à la chaleur très accrue. 

Dans le but d’expliquer ses recherches, Gildas a présenté l’outil de simulation – APSIM next gen – qui vise à reproduire la croissance des cultures (maïs, riz, etc.), à tester différents scénarios climatiques futurs (RCP 4.5, 8.5…), à évaluer des pratiques agricoles alternatives (semis, irrigation, variétés), ainsi que  la réponse des cultures (riz et maïs) face aux variables climatiques. Des résultats ont été observés, notamment avec le maïs, en effet on observe un stress hydrique croissant pendant la floraison, et une baisse du rendement possible si la date de semis est mal adaptée et pour l’igname, des températures élevées qui provoquent une stérilité florale, et donc une irrigation est indispensable en conditions futures. Les scénarios d’adaptation identifiés sont donc un avancement des dates de semis et un choix de variétés plus résistantes, ainsi qu’une gestion de l’eau optimisée. Les plantes ressentent un stress climatique et leurs réponses peuvent entraîner des pertes de productivité, démontrant l’importance des modèles de simulation tel que APSIM.

 

  • Puis dans un quatrième axe, l’agence rurale, Repair et Technopole ont développé un futur des possibles en s’appuyant sur les modèles alimentaires et agricoles pour demain et les choix collectifs à proscrire pour garantir une agriculture et une alimentation durables face au climat futur. Ont donc été abordés les sujets de la transformation et autonomie des systèmes agroalimentaires, des comportements alimentaires en Nouvelle-Calédonie, des systèmes de production plus autonomes et économes, des services écosystémiques et agroécologie et des variétés locales acclimatées.

 

Retrouvez ici la feuille récapitulative de la table ronde.

 

 

Crédits : Catherine Sabinot IRD

 

 

Une jeunesse forte de propositions et de motivation

 

Le gouvernement souhaitant impliquer la jeunesse dans son plan d’action pour l’adaptation au changement climatique, cette dernière était mise en avant lors de ce forum, notamment à travers le choix du lieu de cet événement. Les cours de spécialités scientifiques ont été banalisés, afin que les élèves puissent assister aux tables rondes. Des activités pédagogiques ont été organisées sur certains stands afin de communiquer et vulgariser les recherches scientifiques auprès des étudiants. Enfin, les médias ont interrogé les jeunes présents dans le public.

 

 

 

Crédits : Gouvernement Nouvelle-Calédonie

 

Ainsi cette session jeunesse fait écho à l’étude réalisée en 2024 par Ilona DA CRUZ GERNGROSS, stagiaire en Master 1 Sciences de la Durabilité en 2024 au sein du projet CLIPSSA, L’Intégration des jeunes dans les processus de consultations et d’élaboration de la stratégie d’adaptation au changement climatique en Nouvelle-Calédonie”

 

 

Crédits : Gouvernement  Nouvelle-Calédonie

 

 

Le projet CLIPSSA met en lumière les stratégies locales d’adaptation face aux bouleversements climatiques dans le Pacifique au 92e colloque de l’ACFAS

À l’occasion du 92e colloque de l’ACFAS, qui s’est tenu du 5 au 9 mai 2025 au Canada sur le thème « perspectives de recherche croisées sur les pratiques de gestion responsable », le projet CLIPSSA (Climat du Pacifique Sud, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation) a porté la voix des agricultures insulaires du Pacifique. Dans une communication intitulée « De la perception aux stratégies d’adaptation : pratiques de gestion locale du changement climatique en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu », Samson Jean Marie, doctorant en anthropologie et géographie au sein de ce projet, a présenté les premiers résultats de ces enquêtes de terrain. Il a exposé comment les agriculteurs de ces territoires, en première ligne face aux dérèglements climatiques, adaptent leurs pratiques pour y faire face.

 

Des territoires en première ligne

Les sociétés océaniennes, largement dépendantes des ressources naturelles et agricoles, se retrouvent en première ligne face à l’intensification des perturbations météo-climatiques et environnementales : sécheresses prolongées, cyclones destructeurs, salinisation des terres, décalage des saisons agricoles. Vanuatu, régulièrement classé parmi les pays les plus exposés aux risques climatiques mondiaux, en est une illustration frappante. En Nouvelle-Calédonie, les épisodes répétés de La Niña et d’El Niño provoquent des déséquilibres hydriques et fragilisent la sécurité alimentaire des zones rurales.

À partir d’une centaine d’entretiens menés auprès d’agriculteurs, d’institutions, de responsables politiques et d’organisations locales, Samson, en collaboration avec l’équipe de recherche du projet, analyse la manière dont se construisent et se transmettent les savoirs agricoles face aux aléas climatiques.

Cette démarche, résolument interdisciplinaire, articule anthropologie, agronomie, géographie, sociologie et climatologie, afin de saisir la complexité des dynamiques locales. Dans sa prise de parole, le doctorant a présenté un éventail de réponses adaptatives locales, telles que les pratiques de gestion des cultures, les stratégies de gestion de l’eau, les systèmes d’alerte cyclonique locaux, ainsi que les réponses post-catastrophe identifiées dans les territoires étudiés. « L’adaptation ne se résume pas à une application de recommandations internationales. Elle est vécue, bricolée, discutée, à l’échelle des jardins, des champs, des familles », a expliqué le jeune chercheur.

Des savoirs locaux dynamiques

Contrairement à une idée reçue, les savoirs locaux ne sont pas figés. Ils sont transmis, ajustés, réinventés face aux transformations du climat. Paillage traditionnel, culture en trous, stockage d’eau dans des tanks artisanaux, adaptation des variétés, alertes orales communautaires avant les cyclones : les innovations des agriculteurs prennent des formes diverses, souvent invisibles aux yeux des décideurs, mais centrales pour la résilience locale. « Dans plusieurs villages de Vanuatu et des tribus en Nouvelle-Calédonie, des agriculteurs expérimentés servent de relais d’information avant l’arrivée des cyclones. Ils lisent les signes du vent, des oiseaux, de la mer. Ces marqueurs bio-culturels, couplés avec des informations météo permettent aux agriculteurs de mieux anticiper l’événement [cyclone] », observé plus largement par l’équipe de recherche.

De la parole aux actes : quand les pratiques locales montrent la voie

En documentant ces savoirs, le projet CLIPSSA souligne que les communautés rurales du Pacifique ne sont pas simplement « vulnérables » aux effets du changement climatique : elles sont déjà en action, souvent de manière pragmatique et innovante, loin des projecteurs médiatiques ou des politiques climatiques internationales. Autrement dit, ces initiatives incarnent déjà une démarche de gestion responsable du changement climatique et environnemental à l’échelle locale. Elles constituent des bases concrètes sur lesquelles les politiques publiques et les institutions peuvent s’appuyer.

Le colloque de l’ACFAS a ainsi offert une tribune pour rappeler l’urgence de faire évoluer les approches quant aux considérations des pratiques agricoles locales d’adaptation dans les politiques climatiques. Comme pour répondre à l’intitulé du colloque « perspectives de recherche croisées sur les pratiques de gestion responsable » et de la conférence débat « passer de la parole aux actes », le doctorant répond : « qu’il est temps de passer de la parole aux actes. Et cela commence par reconnaître que l’adaptation ne se décrète pas, mais elle se construit avec les premiers concernés : les habitants eux-mêmes. Les pratiques locales, notamment celles en lien avec les réponses adaptives aux impacts du changement climatique, sont une forme d’expertise locale en acte. Les ignorer, c’est se priver de leviers essentiels pour une adaptation durable ».

Plantation de taro dans la « voura » d’Ipayato (Santo, Vanuatu) @ Samson JEAN MARIE

 

Les équipes scientifiques CLIPSSA sur le terrain

Dans le cadre du projet Climat du Pacifique, Savoirs Locaux et Stratégies d’Adaptation (CLIPSSA), les chercheurs en sciences humaines et sociales (SHS) se sont déployés sur le terrain dans les quatre pays et territoires concernés : Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Vanuatu. Objectifs : documenter et rendre compte des savoirs agricoles locaux, ainsi que leur dynamique d’ajustement face aux défis du changement climatique.

 

Quelques chiffres clés

A ce jour,  les équipes SHS ont réalisé plusieurs centaines d’entretiens dans les différents sites étudiés :

  • Nouvelle-Calédonie (La Foa, Canala et Maré) : 89 agriculteurs, 11 acteurs institutionnels et politiques ; 
  • Vanuatu (Espiritu Santo et Efate) : 43 agriculteurs, 12 acteurs institutionnels et politiques
  • Polynésie française (Tahiti et Moorea) :  57 agriculteurs, 3 transformateurs, 36 acteurs institutionnels, 10 chercheurs
  •  Wallis-et-Futuna (Futuna et Alo) : 25 agriculteurs, 10 acteurs institutionnels

 

Trois mois de terrain en Polynésie française au premier semestre 2025

D’avril à juillet 2025, le postdoctorant modélisateur Dakéga RAGATOA (en charge de la Polynésie française et Wallis-et-Futuna) et l’ingénieure de projet Fleur VALLET ont accompagné l’équipe SHS sur le terrain, composée de Maya LECLERCQ (anthropologue postdoctorante), Chloé DELBOVE et Moeana PENLAE (stagiaires en SHS).

 

Rencontres institutionnelles et restitutions intermédiaires

Sur les îles de Tahiti et Moorea,  les chercheurs et chercheuses ont échangé avec  la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL), la Direction de l’Agriculture (DAG), le CRIOBE, les cabinets AgroDev et Pae Tai Pae Uta (PTPU), ainsi qu’avec le lycée agricole d’Opunohu et les porteurs du projet “Taro ITE”, soutenu par l’initiative KIWA.

Restitution publique à l’Université de Polynésie française

Le 22 avril, un séminaire à la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique (MSHP) a permis à Maya et Dakéga de présenter les méthodologies et premiers résultats du projet. Cette restitution publique s’inscrit dans une démarche de vulgarisation scientifique et d’implication des acteurs locaux. L’événement a réuni l’agence AFD en Polynésie française, des représentants associatifs, des étudiants et des chercheurs. Une seconde restitution a également eu lieu au lycée Saint Joseph de Punaauia, où Dakéga a présenté le modèle agroclimatique APSIMX, utilisé pour simuler les effets futurs du climat sur les cultures, notamment les tubercules (igname, taro, manioc…) du Pacifique.

Retrouvez ici l’enregistrement intégral du séminaire.

Pour en savoir plus : Du savoir local à la simulation : une approche intégrée pour anticiper les impacts climatiques sur les tubercules du Pacifique

 

A la rencontre des acteurs de terrain

Maya, anthropologue chargée de la coordination des enquêtes de terrain en Polynésie française, a encadré, avec le soutien de Catherine SABINOT, anthropologue à l’IRD et coordinatrice scientifique de CLIPSSA, les enquêtes de terrain auprès des agriculteurs menées par Chloé et Moeana. Elles réalisent leur stage de fin d’étude au sein du projet CLIPSSA, dans le cadre de leur Master, au Muséum National d’Histoire Naturelle pour Chloé, et à l’Université de Polynésie française pour Moeana. Elles ont toutes deux passé plusieurs semaines auprès des agriculteurs, à Moorea pour Moeana et sur la presqu’île de Tahiti pour Chloé, afin de mieux comprendre leurs pratiques et stratégies d’adaptation pour faire face aux impacts du changement climatique. Elles ont ainsi complété les résultats produits en 2024 par Maya et Marie-Amélie RICHEZ. 

Par ailleurs, cette mission s’est clôturée par l’organisation de plusieurs ateliers-restitutions auprès des publics de l’enquête : les futurs agriculteurs en formation BTSA du lycée agricole de Moorea, les agriculteurs de Moorea, et ceux de la presqu’il de Tahiti rencontrés.

Pour en savoir plus : Restitution des travaux scientifiques de CLIPSSA au Lycée Agricole d’Opunohu, Moorea

 

 

Trois mois de terrain à Vanuatu au premier semestre 2025

En parallèle, Samson JEAN MARIE, doctorant en anthropologie et géographie et Ida PALENE, stagiaire de l’ISTOM, ont réalisé six mois d’enquêtes cumulées en immersion à Efate et Espiritu Santo. Catherine SABINOT les a accompagnés durant deux semaines. De plus, en avril Gildas GUIDIGAN, postdoctorant modélisateur, a rejoint l’équipe durant 3 semaines afin d’appréhender le terrain et rencontrer les acteurs institutionnels disposant de données agricoles.

Rencontres institutionnelles et scientifiques

Afin d’assurer la bonne collaboration avec les institutions de chaque territoire, de nombreuses rencontres ont été organisées. 

A Efate, ils ont échangé avec le Vanuatu Meteorology and Geohazards Department (VMGD), le Department of Agricultural and Rural Development (DARD), ainsi que des représentants du projet Van-KIRAP (Vanuatu Klaemet Infomesen blong Redy, Adapt mo Protekt), qui vise à renforcer la résilience pays face aux effets des changements climatiques. 

Sur l’île d’Espiritu Santo, une visite de travail à Vanuatu Agriculture Reserach and Training Center (VARTC) a été organisée par Marie Vianney MELTERAS, directrice de recherche du centre, également point focal pour le projet CLIPSSA au Vanuatu. 

Une ethnographie des savoirs agricoles

Samson et Ida ont partagé pendant plusieurs semaines le quotidien des communautés agricoles rurales, de Santo et d’Efate. Dans les foyers, les champs, les marchés, les sentiers forestiers ou les rivières, les deux jeunes chercheurs ont multiplié les rencontres : avec des anciens, des jeunes, des femmes et des hommes, mais aussi avec des acteurs institutionnels et coutumiers. Loin d’une approche distante, ils ont choisi une méthode immersive fondée sur l’observation participante, le dialogue et l’écoute attentive. Accompagnés ponctuellement durant leur séjour par Catherine, ils ont mobilisé un éventail de méthodes : entretiens semi-directifs (individuels et collectifs), observations participantes, ateliers débats, et relevés géoréférencés de champs et des lieux de partage de savoirs.

Des systèmes agricoles en constantes adaptation

Leur enquête révèle un large éventail de stratégies d’adaptation mises en œuvre par les familles agricoles : diversification des parcelles, rotations culturales, maintien de systèmes d’irrigation traditionnels, mise en culture de zones plus reculées…

Alors que Samson inscrit ce travail dans sa thèse sur les savoirs locaux et les capacités d’adaptation, Ida a porté une attention particulière au rôle des femmes, souvent invisibilisées malgré leur place centrale dans les activités du champ, de la préservation et de partage des semences.

Au retour de terrain, les deux jeunes chercheurs ne rapportent pas seulement des données dans leurs carnets : ils reviennent aussi enrichis d’une langue qu’ils harem save (comprennent) et toktok (parlent) désormais, le bislama. Témoignage vivant de leur immersion et de la relation tissée avec les communautés rencontrées.

 

 

 

CLIPSSA, entre fourche, fourneau et prévisions climatiques

Dans le cadre de leurs enquêtes de terrain, les chercheurs s’imprègnent aussi au mieux de la transformation des denrées étudiées dans CLIPSSA. Du laplap vanuatais au Nalot, repas traditionnel des îles de l’archipel, en passant par les ateliers de lait de coco à Taravao en Polynésie française, les équipes se sont plongées dans les cultures culinaires de leurs hôtes. 

Ces activités font écho et s’inscrivent dans le sillage de l’enjeu de la souveraineté alimentaire des îles du Pacifique, en toile de fond du projet CLIPSSA.

Pour aller plus loin : consultez les prochains articles d’actualités sur les rapports de stage en sciences humaines et sociales. 

Adaptation des pratiques agricoles et gestion de l’eau à Moorea : Transmission et évolution des savoirs locaux face au changement climatique – Stage de fin d’études réalisé par Moeana PENLAE

Stage de fin d’études réalisé par Moeana PENLAE 
Université de la Polynésie française – Master 2 Biodiversité, Écologie et Environnement parcours Environnements Insulaires Océaniens (BEE – EIO) 
Février – Juillet 2025 
Encadrantes : Maya LECLERCQ (IRD), Catherine SABINOT (IRD) 

Soutenance : le 17 juin 2025 à l’UPF en présence 4 professeurs/chercheurs en tant que jury, de Maya Leclercq et des élèves de la promotion avec l’équipe CLIPSSA de Nouméa en visio 

A participé à l’animation de 3 restitutions-ateliers à Tahiti et Moorea en juin et juillet 2025, réunissant des étudiants en formation agricole et des agriculteurs locaux rencontrés sur le terrain.  

Figure 1 : Photo d’une des restitutions-ateliers menée à Moorea auprès des étudiants en BTS Agricole et des stagiaires en Formation à l’Installation Agricole (FIA) au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) de Opunohu (Source : Maya Leclercq, juin 2025) 

 

Résumé de l’article 

Les territoires insulaires du Pacifique sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique, notamment en ce qui concerne l’agriculture à petite échelle, soumise à des aléas tels que l’irrégularité des pluies, les sécheresses et la fragilité des écosystèmes. Dans ce contexte, une bonne gestion de l’eau et la préservation des savoirs agricoles adaptés sont essentielles pour garantir la sécurité alimentaire. Cette étude, menée à Moorea dans le cadre du projet CLIPSSA, s’intéresse à la manière dont les agriculteurs s’adaptent aux défis environnementaux. Notre équipe a mené des entretiens, des observations de terrain et des ateliers participatifs, mettant en évidence une diversité de stratégies locales : utilisation d’indicateurs environnementaux traditionnels, techniques innovantes comme les systèmes de drainage ou le compostage. L’étude met en lumière deux grands types de savoirs agricoles : d’une part, les anciens savoirs transmis oralement ou par observation, comme les cycles lunaires (tarena) ou la phénologie des plantes ; d’autre part, des savoirs contemporains issus de pratiques modernes, transmis via les médias, les vidéos en ligne ou les formations. En effet, il existe des formes hybrides de transmission, où les connaissances circulent à travers des échanges entre pairs, les réseaux sociaux ou des dispositifs de formation mêlant pratiques empiriques et apports techniques. Toutefois, ces savoirs sont fragilisés par des contraintes socio-économiques comme le désintérêt de la jeunesse dans le secteur agricole ou encore les difficultés d’accès à la terre. Le travail met donc en évidence les fragilités de la transmission des savoirs agricoles, et souligne l’importance d’ancrer les politiques d’adaptation ancrées dans les réalités locales. 

 

Contexte de l’étude 

Les îles hautes comme Moorea sont particulièrement vulnérables au changement climatique : précipitations extrêmes, inondations, glissements de terrain, sécheresses prolongées. Ces aléas menacent la sécurité alimentaire locale et compliquent la gestion de l’eau, notamment pour les cultures sensibles comme le taro ou les cultures maraichères. Pour cette étude, le terrain d’enquête concerne une portion importante de l’île de Moorea qui comprend un lotissement agricole et le lycée agricole dans la vallée d’Opunohu et des vallées où est pratiquée l’agriculture vivrière.  

Figure 2 : Site de l’étude 

 

En plus des problématiques liées au climat, les agriculteurs doivent faire face à plusieurs contraintes sociales. La jeunesse se détourne souvent de l’agriculture, attirée par des emplois perçus comme plus valorisants. L’accès au foncier reste difficile, avec des terres partagées ou non sécurisées. Enfin, les savoirs anciens se perdent peu à peu avec le vieillissement des agriculteurs, dont l’âge moyen est de 49 ans (RGA 2023), menaçant la transmission des connaissances et la relève générationnelle. 

L’étude repose sur 18 entretiens semi-directifs réalisés de mi-avril à fin mai sur l’île de Moorea auprès des acteurs institutionnels (Direction de l’Agriculture (DAG), Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL), etc.) et des agriculteurs, et des échanges informels avec des vendeurs de fruits et légumes en bord de route.  

Principaux résultats 

Les résultats mettent en lumière une diversité de pratiques d’adaptation qui témoignent à la fois d’un ancrage culturel fort et d’une grande capacité d’innovation : 

  • L’eau : un enjeu central
    En période de fortes pluies (décembre-janvier en Polynésie française), l’excès d’eau représente aujourd’hui un des principaux défis climatiques pour les agriculteurs de la vallée d’Opunohu, en particulier pour des cultures sensibles comme le taro, la banane ou la papaye qui souffrent de la saturation des sols. Dans certaines zones, des systèmes de drainage (caniveaux) ou de collecte d’eau de pluie ont été mis en place, parfois de façon artisanale. Toutefois, les ateliers menés auprès des agriculteurs ont montré que cette contrainte n’est pas partagée par tous : sur les terrains en pente, le ruissellement naturel permet d’évacuer l’eau plus facilement, limitant ainsi les risques d’engorgement. 

Figure 3 : Photo d’un caniveau creusé sur le terrain d’une agricultrice à Opunohu (Moorea) pour évacuer l’excès d’eau (Source : Moeana Penlae, juillet 2025) 

 

  • Choix des cultures selon le contexte local
    Les producteurs adaptent leurs choix à la topographie, à la qualité des sols et à l’accès à l’eau : bananiers en zones humides, agrumes sur les hauteurs, ananas en terrain sec. Certains diversifient leurs cultures pour réduire les risques. 
  • Des savoirs en constante hybridation
    Beaucoup d’agriculteurs continuent d’utiliser des repères traditionnels comme le tarena ou les signes de la nature (phénologie des plantes, apparition de certains insectes signifiant qu’il va pleuvoir, etc.). Ces repères sont combinés avec des sources modernes comme les tutoriels en ligne, les conseils de la DAG ou des formations agricoles (CFPPA). 
  • Un lien fort au territoire
    Le fa’a’apu est plus qu’un champ : c’est un lieu d’apprentissage, de mémoire et d’identité. Il incarne une relation sensible au fenua, un terme tahitien qui désigne généralement un pays, une terre ou un territoire. Il est souvent associé à tout ce qui touche au sol, à l’environnement ou à l’appartenance culturelle.  
  • Une transmission fragilisée
    Le savoir agricole a longtemps circulé traditionnellement par l’observation et la pratique entre générations. Aujourd’hui, cette transmission se perd, car les jeunes s’intéressent moins au secteur agricole, le métier d’agriculteur étant peu valorisé. 

 

Moins dépenser pour s’adapter

Dans un contexte de ressources limitées, les agriculteurs développent des solutions low-cost et autonomes, souvent en dehors des dispositifs institutionnels : 

  • Compost naturel à base de restes alimentaires, feuilles de bananier, déchets végétaux ou déchets de poisson, 
  • Bacs enterrés et bâches de récupération pour stocker l’eau de pluie, 
  • Culture en buttes ou en zones surélevées, pour lutter contre l’eau stagnante, 
  • Associations de cultures pour optimiser l’humidité du sol (ex : planter des bananiers autour des cultures) 

Il est constaté que pour faire face au changement climatique, de nombreux agriculteurs mettent en place des solutions simples et peu coûteuses, souvent fabriquées par eux-mêmes. En 1962, Claude Lévi-Strauss décrit le « bricoleur » comme une personne qui assemble de manière créative les matériaux dont elle dispose pour résoudre des problèmes, illustrant ainsi l’inventivité des pratiques à travers une pensée souple et débrouillarde. Ces pratiques traduisent aussi un certain isolement : faute d’accompagnement ciblé, l’adaptation repose sur les efforts individuels. 

 

Conclusion 

L’agriculture à Moorea est aujourd’hui traversée par plusieurs enjeux : climatiques, sociaux, institutionnels. Pourtant, les agriculteurs font preuve d’une résilience active en inventant de nouvelles manières de cultiver, d’apprendre et de transmettre. Cette résilience repose sur : 

  • Une connaissance fine du milieu, 
  • Une capacité à tester, ajuster, bricoler, 
  • Un attachement culturel fort au fenua, 
  • Et une volonté de faire perdurer un mode de vie lié à la terre. 

Pour renforcer cette dynamique, il est urgent de : 

  • Reconnaître les agriculteurs comme co-acteurs de l’adaptation, 
  • Soutenir les solutions plus modestes et innovations locales, 
  • Créer des espaces d’échange intergénérationnels, 
  • Inclure les savoirs locaux dans les politiques publiques climatiques. 

Cette recherche, bien qu’ancrée à Moorea, propose des enseignements pour d’autres territoires insulaires. Elle montre que les savoirs agricoles locaux ne sont pas des choses du passé, mais des ressources utiles pour construire un avenir plus solidaire, autonome et adapté au changement climatique. 

Clim’en Vers

Porté par l’IRD, Météo-France et l’AFD, le projet CLIPSSA (Climat du Pacifique, Savoirs locaux et Stratégies d’Adaptation), souhaite donner la parole à la jeune génération sur le changement climatique, en mêlant à la science l’art de l’écriture.
Le projet Clim’en Vers émane de cette volonté et a été conçu par Caroline AGIER, chargée d’affaires communication et numérique à la direction interrégionale de Météo-France en Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna.
Il a pour but d’accompagner des élèves dans la création de textes en rapport avec les changements climatiques et l’adaptation à ces derniers, ainsi que de les exposer lors d’évènements pertinents, sous forme de panneaux. 

 

La transmission des connaissances sur le changement climatique

Pour débuter ce projet, Thomas ABINUN, ingénieur chargé d’études météo et climat à la direction interrégionale de Météo-France en Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna, et Myriam VENDÉ-LECLERC, chargée de la stratégie d’adaptation climat au gouvernement de Nouvelle-Calédonie, ont exposé aux élèves les grandes lignes concernant les changements climatiques globaux, ainsi que les différentes façons de s’y adapter. Le mardi 6 mai 2025, deux classes du Lycée Escoffier à Nouméa ont assisté à cette présentation, coordonnée par leur professeure de sciences, Mme BERTRAND.

Séance d’introduction sur les changements climatiques au lycée Escoffier, 06/05/2025, ©Cléophée MONTIZON

Le choix des mots clés, l’écriture et la déclamation 

Pour la deuxième étape, celle de l’écriture, la classe de secondes de sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration (STHR) s’est appliquée durant deux heures lors du cours de français de Mr MAFFAY, le jeudi 22 mai. Cet atelier d’écriture, animé par Georgina SIOREMU, artiste et alternante communication et médiation scientifique dans l’équipe CLIPSSA, a permis aux élèves de créer des textes engagés et sincères, tout en aiguisant leur sens du rythme grâce à une récitation finale. Leurs productions originales résultent de quatre mises en situations différentes : 

  • Écris une lettre à un proche qui vit à l’autre bout de la terre et qui ne connaît pas encore, ou peu, l’impact que peuvent avoir les changements climatiques. Prévient le.
  • Tu habites en bord de rivière, à cause des fortes pluies ta maison a été inondée, tu as dû déménager en haut de la montagne, décris ton sentiment.
  • Connais-tu la métaphore du Colibri, s’il pouvait parler, que dirait-il aux Hommes ?
  • Tu retrouves un ancien tuteur de stage quelques années plus tard, il est restaurateur et il te parle de sa difficulté à trouver de la matière première, surtout en igname, patate douce et taro, à cause des fortes sécheresses et fortes pluies. Tu rentres chez toi et tu écris ton ressenti dans un journal.

Séance de travail au lycée Escoffier, mai-juillet 2025, ©Caroline AGIER

 

Lors des ateliers d’écritures suivants, le mercredi 2 juillet et le mercredi 9 juillet, les élèves ont incorporé des figures de style et amélioré les tournures de certaines phrases afin de les rendre plus percutantes. Chaque groupe est ensuite passé à l’oral pour s’entraîner à clamer leur texte. 

 

Pour la classe des premières, le jeudi 3 juillet, les élèves ont eu la surprise de découvrir un nouvel intervenant, le slameur local et international Simane, accompagné de l’influenceur et présentateur TV Astro, ainsi que Passil, organisateur du Urban Films Festival. Ces derniers leurs ont transmis les bases du slam, sa définition, les valeurs et objectifs de cet art oratoire. En se servant d’une liste de verbes et d’un nuage de mots autour du thème de “l’environnement”, il a ensuite créé un slam en quelques minutes. Pour finir, Simane a partagé aux élèves de nombreux conseils pour apprendre à clamer leurs textes et à les rythmer. Les élèves ont ensuite assisté à plusieurs démonstrations de slam, de la part des différents intervenants. La deuxième heure à été consacrée à un atelier de rédaction, animé par Georgina SIOREMU, dans le but de mettre en lien la future profession de ces élèves en hôtellerie-restauration avec le projet CLIPSSA.

Séance de travail au lycée Escoffier, 03/07/2025, ©Caroline AGIER

 

Plusieurs sujets ont été transmis aux élèves afin qu’ils puissent s’en inspirer : 

  • Le menu de demain, cuisine en temps de crise : imaginez un restaurant en 2050, confronté aux pénuries alimentaires dûes au changement climatique. Comment s’adapter ? Quelles nouvelles recettes ? Quelle créativité ? 
  • Le lycée submergé, chronique d’un lieu englouti : Racontez l’histoire d’un lycée hôtelier situé sur une côte menacée par la montée des eaux. Que deviennent ses employés, ses clients, son histoire ?
  • Le banquet de la dernière chance : Vous organisez un repas symbolique pour sensibiliser au changement climatique. Que servir ? Qui inviter ? Quelle ambiance ? 
  • Carnet de bord d’un apprenti éco-responsable : Vous suivez un apprenti qui apprend à cuisiner et à servir en réduisant son impact environnemental. Tri, circuits courts, énergies, éthique…
  • Un monde sans saison : Imaginez un monde où les saisons ont disparu. Qu’est-ce qui peut changer dans l’organisation d’un restaurant et dans la composition des plats ? 

 

Les jeunes slameurs sont donc passés par les différentes phases nécessaires à la création de textes, à savoir le développement d’idées, la recherche du vocabulaire, la rédaction avec rimes, et l’incorporation de figures de styles. Le vendredi 4 juillet, les premières ont terminé leurs textes et rédigé au propre, avant de clamer cette version finale à l’oral. 

Les créations des élèves de premières et terminales  ont été exposées lors du Forum Calédonien du Changement Climatique du 22 juillet, organisé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en partenariat avec l’UNC.

Exposition au Forum Calédonien du Changement Climatique, 22/07/2025, ©Caroline AGIER

 

Elles seront de nouveau mises en valeurs le 8 août, durant le Festival des Sciences-EDD organisé par le Vice-Rectorat et en octobre, lors de la Fête de la science organisé par le CRESICA.

Panneaux d’exposition Clim’en Vers, 07/2025, © Caroline Agier

Les écoliers néo-calédoniens s’impliquent dans le projet CLIPSSA

Au cours des dernières semaines, une classe de vingt élèves de CM2 de l’école primaire Marie Havet à Nouméa, accompagnée de leur enseignante Audrey Mazeron, sont devenus co-chercheurs à la croisée de trois projets de recherche : CLIPSSA, SOCPacific2R et MaHeWa sur les vagues de chaleur marines (WP3).

 

En dialogue avec des chercheurs impliqués dans les projets CLIPSSA et/ou MaHeWa (Catherine Sabinot, Elodie Fache, Annette Breckwoldt), des étudiants de l’Université de Nouvelle-Calédonie (Amandine Aiglehoux, Elijah Tenene, Reine Wadieno), Vanessa Montagnat de la Direction de l’enseignement pédagogique de Nouvelle-Calédonie, Florian Barthe de l’association Symbiose, et leur enseignante Audrey Mazeron, ces jeunes co-chercheurs ont défini deux consignes de dessin.

Ils ont ensuite proposé ces consignes aux autres CM2 de leur école, qu’ils ont également interrogés après la réalisation des dessins. L’analyse de ces créations a conduit ces jeunes co-chercheurs à ajuster leurs deux consignes, qui seront ensuite utilisées pour des ateliers de dessin dans les écoles primaires de La Foa et Thio :

  • Dessine ce qui pourrait arriver aux poissons et aux coraux, aux légumes et aux fruits, à cause du changement climatique.
  • Dessine ce que les pêcheurs et les agriculteurs peuvent faire pour avoir moins de problèmes même si la planète se réchauffe.

 

 

Les écoliers de La Foa et Thio, après avoir suivi les consignes données, ont à leur tour testé et ajusté une consigne de dessin axée sur les passes récifales, à laquelle les jeunes co-chercheurs de Nouméa ont répondu avec enthousiasme quelques jours plus tard en produisant chacun un dessin correspondant.

VSC – Chargé d’appui à la recherche scientifique F/H

Catégorie:
Catégorie A (Cadre)

Poste ouvert aux :

Contractuels

Domaine / métier:

SCIENCE – BAP D : Sciences Humaines et Sociales – D2A41 – Ingénieur-e d’études en production, traitement, analyse de données et enquêtes

Etat du poste:

Vacant

CORPS:

VSC

BAP:

Non concerné

Intitulé du poste:

VSC – Chargé d’appui à la recherche scientifique F/H

Descriptif de l’employeur

 

L’IRD est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui, depuis près de 80 ans, s’engage dans des partenariats équitables avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français.

Acteur de l’agenda international pour le développement, ses priorités s’inscrivent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).

Ensemble, scientifiques et partenaires de l’Institut proposent des solutions concrètes pour répondre aux défis globaux auxquels les sociétés et la planète font face. Cette relation gagnante-gagnante fait de la science et de l’innovation des leviers majeurs du développement.

L’Institut est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de celui chargé des Affaires Étrangères.

L’IRD en 230 secondes

Descriptif de la structure

 

L’UMR ESPACE-DEV vise à caractériser et à préparer les transitions pour une viabilité du système intégré société-environnement ». Elle s’organise en 3 pôles de compétences « Science des socio-écosystèmes et de leurs territoires », « Sciences des données et des modèles » et « Science de l’observation de la Terre ». Ancrée dans les sciences de la durabilité. Plusieurs projets de recherche interdisciplinaires sont portés ou co-portés par les chercheurs de l’UMR Espace-Dev. Deux projet moteurs co-portés par Catherine Sabinot et des collègues des sciences océaniques et des sciences du climat basés à Nouméa s’attachent à produire des recherches inter et transdisciplinaires qui se veulent utiles aux citoyens et aux politiques des territoires ultramarins du Pacifique (territoires français, Vanuatu, Fidji).

Le projet CLIPSSA allie les sciences du climat et les sciences humaines et sociales pour accompagner les territoires dans l’élaboration de plans d’adaptation face aux menaces du changement climatique, en s’intéressant en particulier aux impacts relatifs à l’agriculture.

Le projet MaHeWa qui s’intéresse aussi aux projections climatiques dans la région et se consacre pour sa part à l’analyse de la vulnérabilité des socio-écosystèmes face aux canicules marines.

Une mission attractive

 

Sous la responsabilité de Catherine Sabinot, chercheur à l’IRD, votre mission sera de venir en soutien aux chercheurs engagés dans ces travaux scientifiques répondant à des objectifs de développement durable en Outre-Mer et dans la région Pacifique, vous participerez activement aux communautés de savoirs Climat (Changement climatique), LEO (Littoral et Océan) et SyAD (Systèmes alimentaires durables).

Vos activités seront les suivantes :

  • Participer aux différents moments des projets, impliquant les chercheurs, les agents de terrain des collectivités, les agriculteurs et les pêcheurs et les décideurs afin de mieux comprendre les sociétés contemporaines et leurs problématiques en outremer en particulier.
  • Contribuer en appui à un chercheur de l’équipe aux enquêtes de terrain dans un ou des sites d’étude.
  • Contribuer au traitement et l’analyse des données collectées.
  • Contribuer à la rédaction des rapports de terrain.
  • Participer à la valorisation des résultats scientifiques (colloques et publications scientifiques ; ouverture vers les populations et dialogue science-société).

 Votre future équipe

 

Vous aurez l’opportunité de rencontrer une grande diversité de chercheurs et de métiers et pourrez ainsi expérimenter le dialogue interdisciplinaire et les interactions avec les institutions et collectivités en demande de résultats de recherche.

 

 

Le profil que nous recherchons

 

Vous avez développé les compétences suivantes :

  • Maîtrise des techniques d’enquêtes des sciences humaines et sociales (questionnaires, entretiens semi-directifs, observation participante).
  • Compétences analytiques, rédactionnelles et de synthèse.
  • Dans le cadre de vos déplacements sur le terrain, le permis de conduire est indispensable.
  • Anglais oral et écrit niveau B1-B2.

Vous faites preuves des qualités humaines suivantes : 

  • Dynamisme et rigueur.
  • Adaptabilité.
  • Capacité à travailler en équipe et en autonomie.
  • Goût pour le travail en équipe pluridisciplinaire et diversifiée socio-culturellement.

Une connaissance du contexte insulaire et océanien et/ou une expertise dans le domaine de l’étude des agrosystèmes et/ou de la pêche seront des plus.

 

Vous êtes titulaire d’un diplôme de niveau 7, master ou diplôme d’ingénieur dans les domaines suivants : Anthropologie, Géographie ou impliquant des approches interdisciplinaires.

Vos avantages en mission VSC

  • Indemnités mensuelles brutes : 2098,52 € (pour les volontaires dont la Nouvelle Calédonie n’est pas le lieu de résidence principale).
  • Indemnités exonérées de l’impôt sur le revenu.
  • Prise en charge du voyage et transport des bagages (Aller & Retour).
  • Assurance ISOS/HDI.

 

 

Localisation du poste

Localisation du poste:

Europe, France, TOM, Nouvelle Calédonie (988)

Ville d’affectation:

Nouméa

Télétravail possible:

Non

Management:

Non

Date de vacance de l’emploi:

01/12/2025

Pour postuler veuillez consulter ce lien